1. Reconnaître

(Erkennen)

Sainte est la Parole ! Tellement Sainte que j'aimerais La retirer à l'humanité terrestre, car lui manque toute notion, oui, même un pressentiment de la Grandeur de cette Parole ! Je me sens poussé à voiler la Parole pour la protéger afin qu'Elle n'entre jamais en contact avec la présomption sacrilège ou même avec l'indifférence de ces âmes humaines qui, dans leur paresse d'esprit, sont devenues si incroyablement bornées et donc vides de savoir en elles-mêmes.

Que savent-elles encore de la Sainteté ! De la Sainteté de Dieu et de celle de Sa Parole ! C'est pitoyable ! Je me sens poussé à ne choisir parmi les êtres humains que quelques-uns auxquels je continuerai à annoncer la Parole ; cependant, même ces quelques-uns ne parviendraient pas à concevoir la véritable Sainteté et, de ce fait, à adopter l'attitude juste envers la Parole.

C'est ainsi que je me tiens devant vous avec la conscience que même les meilleurs d'entre vous ne me comprendront jamais exactement, ne saisiront pas la dixième partie de ce qui leur est donné par ma Parole. Certes, vous l'entendez, vous la tenez en main, mais vous ne mettez pas sa valeur à profit pour vous-mêmes ! Je vois les valeurs éminentes, les forces indicibles laisser à l'écart, alors que vous vous emparez de choses qui, par rapport à la Parole que vous possédez, n'ont même pas la valeur du plus infime grain de poussière.

C'est seulement lorsque l'âme humaine pénétrera dans le royaume de  matière fine, qu'elle pourra à ce moment-là reconnaître nouvellement et progressivement tout ce qu'il lui aura été permis de vivre ici sur Terre.

Bien que ce ne soit seulement que l'ombre de la puissance de l'événement réel, cela suffit pourtant pour bouleverser chaque âme humaine jusqu'au tréfonds d'elle-même ! Elle peut à peine croire qu'elle ait été autorisée à vivre tout cela, si grande est la Grâce de Dieu qui s'y manifeste. Remplie de cette expérience, elle aimerait secouer, ébranler ces humains de la Terre, afin qu'ils rompent leur superficialité et s'efforcent dès à présent de ressentir ces grâces plus intensément que jusqu'alors.

Mais c'est là un effort inutile ! L'être humain de la Terre est devenu, par sa propre faute, bien trop obtus pour cela. En s'obstinant sur ses voies erronées, il s'en est rendu incapable. C'est donc le cœur meurtri que chaque âme qui s'est réveillée dans le royaume de la matière fine se détourne à nouveau, consciente, dans son profond repentir, qu'elle n'était elle-même pas différente ici-bas et qu'elle ne peut donc en attendre davantage de ceux qui séjournent encore sur Terre.

De la même manière, en moi aussi tout se cabre à présent quand je songe que je dois désormais laisser répandre le Message, car je sais que pas un seul parmi les humains ne saura jamais réellement ce qu'il reçoit ainsi, quelle incommensurable Grâce divine réside dans le fait qu'il lui soit accordé de l'entendre ! Et je dois permettre qu'à une telle ignorance, une telle indifférence, une telle prétention à tout mieux savoir de la part de ce genre d'humains, soit présenté quelque chose qui, dans sa Pureté, est issu des marches du Trône de Dieu ! Cela me coûte beaucoup, me coûte un rude effort sur moi-même ! Un effort renouvelé à chaque instant !

Des années se sont écoulées depuis le jour où j'ai, pour la première fois, éprouvé de l'horreur en observant les esprits humains et où je tirai mes conclusions à propos du destin qui les attendait conformément aux Lois originelles de la Création.

L'horreur me saisit parce que je vis qu'il était impossible de porter secours aux humains autrement qu'en leur montrant le chemin qu'ils doivent nécessairement prendre s'ils souhaitent échapper à l'anéantissement.

Cela me rendit indiciblement triste, car le comportement actuel de l'humanité ne peut conduire qu'à une seule conclusion : la certitude que la majeure partie de toute l'humanité doit purement et simplement courir à sa perte aussi longtemps que la libre résolution de chaque décision lui est laissée !

Or, selon la Loi régissant la Création, le libre arbitre de la résolution ne peut jamais être enlevé à l'esprit humain ! C'est inhérent à la nature même de l'esprit ! Et c'est sur cette réalité, c'est-à-dire sur elles-mêmes, que les grandes masses se briseront désormais !

Chaque résolution particulière de l'être humain détermine les chemins qu'il suivra, qu'il est obligé de suivre dans la Création, même ici sur Terre. Les petits événements qui se rattachent à sa vie professionnelle et à l'indispensable vie quotidienne ne sont, en l'occurrence, que choses accessoires résultant souvent des conséquences de résolutions lointaines et prises de plein gré. Or, pour un esprit humain, seule la résolution est libre ! Avec la résolution se déclenche le levier autoactif qui fait agir les Lois de Dieu dans la Création selon la nature de cette résolution ! Tel est le libre arbitre que possède l'esprit humain ! Il réside exclusivement dans la liberté absolue de la résolution.

Mais la résolution spirituelle déclenche immédiatement dans la Création un mécanisme autoactif jusqu'ici mystérieux ; ce mécanisme continue à mener à maturité, et par là même à un ultime dénouement, la nature du vouloir inclus dans la résolution sans que l'esprit humain en ait conscience ; quant à l'ultime dénouement, il se manifestera un jour subitement et proportionnellement à l'intensité de la résolution originelle et à l'aliment que son genre aura pu obtenir d'un genre semblable sur son chemin à travers la Création.

Quant aux effets de chacune de ses résolutions, l'homme devra les supporter patiemment. Il ne peut pas et il n'a pas le droit de ressentir cela comme injuste, car les ultimes achèvements ne renferment toujours que le contenu de la résolution. Toutefois, lors du dénouement final, seul est atteint l’auteur de la résolution, même si celle-ci a concerné quelqu'un d'autre.

Lors d'un ultime dénouement, la résolution initiale est très souvent oubliée de son instigateur depuis longtemps ; son vouloir et ses résolutions sont peut-être, à ce moment-là, déjà tout différents voire opposés à ceux de jadis, mais les conséquences de la résolution ancienne poursuivent imperturbablement jusqu'à leur terme leur cours autoactif et conforme aux Lois, même s'il n'en est pas conscient.

L'être humain se trouve toujours en plein milieu des conséquences de toutes ses décisions ; parmi ces décisions, nombreuses sont celles dont il ne garde plus le souvenir, auxquelles il ne pense plus ; c'est pourquoi il ressent souvent comme une injustice le fait que tel ou tel événement l'atteigne inopinément comme un ultime dénouement. Mais qu'il soit rassuré à ce sujet. Rien ne l'atteint qu'il n'ait jadis lui-même provoqué, qu'il n'ait un jour littéralement appelé à la vie par une quelconque résolution, donc « placé » sous la Loi dans la Création afin de s'y achever ! Que ce soit par la pensée, la parole ou les actes ! C'est lui qui a actionné le levier. C'est son vouloir qui est à l'origine de tout, et chaque vouloir est une résolution!

Cependant, tout en méconnaissant les Lois naturelles, les humains ne cessent de crier à l'injustice et demandent où pourrait bien être le libre arbitre tant vanté ! Les érudits dissertent et s'entretiennent sur ce thème alors qu'en réalité tout est pourtant si simple ! Un libre arbitre ne peut résider que dans la capacité d'une libre résolution, jamais ailleurs. Or, cette capacité est et demeure constamment acquise à l'esprit humain pour son chemin dans la Création.

En l'occurrence, il oublie ou néglige une réalité capitale : qu'il n'est et ne demeure malgré tout qu'une créature, un fruit de cette Postcréation, un fruit issu de ses Lois originelles et immuables et qui ne peut contourner ou négliger ces Lois ! Celles-ci produisent leur effet, qu'il le veuille ou non, que cela semble lui convenir ou non. Il n'y compte pour rien, un rien qui, tel un enfant se promenant tout seul, peut certes choisir son chemin à sa guise mais se trouve alors soumis à la nature de ce chemin, peu importe qu'il soit agréable ou pénible d'y marcher, qu'il aboutisse à un beau point de vue ou à un précipice.

Avec chaque nouvelle résolution d'un être humain naît donc une nouvelle voie et, ainsi, un nouveau fil apparaît dans la trame de son destin. Quant aux voies anciennes encore non dénouées jusqu'alors, elles continuent malgré cela à se dérouler, précédant les voies plus récentes, jusqu'à ce qu'elles soient totalement parcourues. Ces voies anciennes encore non dénouées jusqu'alors, elles continuent malgré cela à se dérouler, précédant les voies plus récentes, jusqu'à ce qu'elles soient totalement parcourues. Ces voies anciennes ne sont donc pas coupées et interrompues par la naissance d'une nouvelle voie ; il faut au contraire qu'elles soient vécues et parcourues jusqu'à leur aboutissement. C'est ainsi que d'anciennes voies se croisent parfois avec de nouvelles, provoquant par là même de nouveaux tournants.

Tout cela, l'être humain doit le dénouer en le vivant pleinement, et il s'étonne alors bien souvent d'en arriver à telle ou telle situation, car il n'est pas demeuré conscient de ses résolutions antérieures alors qu'il demeure soumis à leurs conséquences jusqu'à ce que celles-ci se soient épuisées et par là même « dénouées » ! Elles ne peuvent être supprimées que par leur auteur lui-même. Ce dernier ne peut s'en détourner puisqu'elles restent fermement ancrées en lui jusqu'à leur liquidation complète.

Il faut donc que toutes les conséquences de chaque résolution particulière parviennent jusqu'à leur terme pour la liquidation ; alors seulement elles se détachent de leur auteur et cessent d'exister. Mais si les fils de nouvelles et bonnes résolutions viennent à croiser les traces d'anciennes et mauvaises résolutions, les effets de ces dernières se trouveront affaiblis en proportion par leur croisement avec les nouvelles et bonnes résolutions ; si ces nouvelles et bonnes résolutions sont très fermes, ces effets pourront même se trouver annulés de telle sorte que les conséquences néfastes ne restent plus à éliminer que de façon symbolique dans la matière grossière. Cela aussi est strictement conforme aux Lois selon la Volonté de Dieu dans la Création.

C'est ainsi que toutes choses œuvrent de façon vivante dans la Création sans que l'être humain ne puisse jamais y changer quoi que ce soit ; car il s'agit là d'une activité qui s'exerce autour de lui et au-dessus de lui. C'est ainsi qu'il est placé simultanément dans la Loi de la Création et sous cette Loi.

Dans mon Message, vous trouverez le chemin qui vous permettra d'accéder en toute sécurité aux cimes lumineuses à travers le dédale des conséquences de vos résolutions !

Mais vous rencontrerez alors un sérieux obstacle en travers de votre chemin ! C'est cet obstacle qui m'a horrifié, car il vous faut le surmonter vous-mêmes, chacun pour soi et tout seul.

Cette condition réside dans la Loi qui vous attribue la liberté de votre résolution, et, simultanément, dans le déroulement automatique de l'événement qui se déclenche consécutivement dans la Création et en vous-mêmes !

Lors de la résolution, le vouloir crée un chemin qui, selon le genre même du vouloir, conduit vers le haut ou vers le bas. Mais actuellement le vouloir humain vous conduit dans la plupart des cas exclusivement vers le bas ; et en même temps, parallèlement à cette descente que vous-mêmes ne pouvez absolument pas remarquer, s'amoindrit et se rétrécit la faculté de votre entendement.

Les limites de votre entendement, donc de votre horizon, se rétrécissent ainsi et, de ce fait, vous vous imaginez toujours que vous vous trouvez malgré tout au même niveau que précédemment ; pour vous, cette frontière constitue en effet réellement votre limite supérieure du moment ! Vous êtes incapables de concevoir une limite plus étendue, de saisir ce qui dépasse vos propres limites ; vous le rejetez alors en hochant la tête ou même en vous emportant, comme étant quelque chose de faux, voire de totalement inexistant.

C'est pourquoi vous ne vous défaites pas si facilement de vos fautes ! Certes, vous les voyez bien chez autrui, mais non chez vous. J'ai beau vous le donner à entendre aussi nettement que possible, vous ne le rapportez pas à vous. Vous croyez à tout ce que je vous dis, aussi longtemps que cela concerne les autres. Cependant, ce que j'ai à blâmer chez vous, ce qui si souvent me désespère, cela vous ne pouvez le saisir parce que toutes les frontières entourant le si précieux « moi » sont devenues trop étroites ! Tel est le point d'achoppement de tant de choses, ce en quoi je ne puis vous aider ; car c'est à vous-mêmes de faire éclater ces frontières, de l'intérieur.

Et ce n'est pas aussi facile que vous le pensez. La mine affligée, vous vous tenez souvent devant moi, le cœur plein d'amour pour la grande tâche à accomplir, vous attristant par là même à propos de tous ceux qui ne veulent ou ne peuvent reconnaître leurs fautes. Quant à moi, je sais que nombre de ces fautes que vous blâmez chez les autres avec tant de rigueur, désespérant de leurs actes, se trouvent ancrées en vous-mêmes à un degré bien plus élevé. C'est la chose la plus terrible de toutes ! Et elle se trouve simultanément ancrée dans le libre arbitre de la résolution, libre arbitre qui doit vous rester acquis, car il est ancré dans le spirituel. Jamais je ne puis contraindre quelqu'un à prendre un chemin menant aux Hauteurs lumineuses ! Une telle décision est entre les mains de chaque être humain en particulier.

C'est pourquoi je décris une nouvelle fois ce processus et je vous avertis : chaque pas que vous faites vers le bas rétrécit de plus en plus les limites de votre capacité de compréhension sans que vous-mêmes n'en preniez conscience ! C'est aussi pourquoi vous ne le croiriez jamais si je vous le disais, car vous ne pourriez le saisir ; et c'est pourquoi je ne puis vous aider là où ne surgit pas une nouvelle, grande et libre résolution prise dans ce sens, une résolution née du désir ardent ou de la foi.

En ce cas seulement, je peux transmettre la Force qui permet la victoire ! La victoire sur vous-mêmes, grâce à laquelle les murailles et les limites étroites se trouveront rapidement percées par l'esprit ravivé aspirant à prendre son essor vers les hauteurs. Je vous montre le chemin et vous donne aussi la Force nécessaire à cet effet si vous en manifestez le juste vouloir. C'est ainsi que je puis aider là où il y a un vouloir authentique, une requête sincère.

Cependant, une fois encore, un obstacle vient se mettre en travers du chemin de l'être humain. Cet obstacle réside dans le fait que la Force ne peut alors lui servir que s'il ne se contente pas seulement de s'en pénétrer mais l’utilise dans le bon sens ! Il faut qu'il utilise cette Force lui-même et de la bonne manière ; il n'a pas le droit de la laisser reposer en lui sous peine de la voir s'échapper de lui pour rejoindre son point d'origine. C'est ainsi qu'un obstacle fait suite à l'autre lorsque l'homme ne veut pas de toute sa force être véridique ! Or, très peu d'êtres humains sont capables de faire face à ces obstacles. L'humanité est devenue spirituellement trop indolente, alors qu'une ascension ne peut se mener à bien qu'au prix d'une mobilité et d'une vigilance constantes !

Ce processus est naturel, simple et grandiose. Une Justice merveilleusement parfaite est ancrée en lui.

Pouvoir être sauvé sans humilité est, pour un esprit humain, impossible ! Sa prétention au savoir lui barre le chemin de l'humilité authentique. L'orgueil au sujet d'un savoir qui n'en est pas un ! En effet, par rapport à ses capacités, l'être humain est en réalité, parmi toutes les créatures de la Postcréation, celle que l'on doit désigner comme étant la plus bête, car il est trop infatué de lui-même pour accueillir quelque chose en toute humilité.

Il n'y a pas à ergoter là-dessus, car c'est ainsi. Cependant, l'être humain ne veut pas le reconnaître ; il ne veut pas le croire, en raison de sa présomption sans bornes qui n'est jamais que le sûr produit de sa bêtise. Seule la bêtise engendre la présomption, car là où il y a un véritable savoir, il n'y a pas place pour la présomption. Celle-ci ne peut naître qu'à l'intérieur des étroites limites de la basse imagination, nulle part ailleurs.

Là où commence le savoir cesse la présomption. Et comme la majeure partie de l'humanité ne vit aujourd'hui que dans la présomption, il n'y a pas de savoir.

D'une façon générale, l'être humain a perdu la notion du véritable savoir ! Il ne sait plus ce qu'est le savoir! Ce n'est pas sans raison que la sagesse populaire s'exprime dans la phrase bien connue : « Seul le savoir le plus éminent fait naître en l'être humain la sage conviction du fait qu'il ne sait rien ! »

Là réside une vérité ! Dès l'instant où un être humain a acquis cette conviction, la présomption s'éteint en lui, il est prêt à accueillir le vrai savoir.

Tout ce qui est acquis par des études n'a rien de commun avec le savoir ! Une personne qui étudie avec ardeur peut devenir un érudit mais, malgré cela, on ne saurait pour autant dire de lui qu'il possède le savoir. C'est pourquoi le terme de « science », dans le sens où il est encore utilisé aujourd'hui, est faux. L'homme d'aujourd'hui peut certes, et à juste titre, parler d'érudition, mais non de savoir. Ce qu'il acquiert dans les universités n'est rien d'autre que de l'érudition, accroissement et couronnement du fait d'apprendre ! C'est quelque chose d'acquis mais rien de personnel ! Or, seul ce qui est personnel est savoir ! Le savoir ne peut naître que du vécu et non de l'enseignement reçu.

Il y a donc des érudits et ceux qui détiennent le savoir. Les érudits peuvent et doivent apprendre de ceux qui savent !

C'est ainsi que, dans mon Message, je ne fais que montrer le chemin afin que l'être humain qui le suit parvienne à y réaliser des expériences vécues qui lui apporteront le savoir. Il faut que l'être humain fasse tout d'abord « l'expérience vivante » de la Création s'il veut réellement en savoir quelque chose. La possibilité d'en faire l'expérience, je la lui donne par mon savoir étant donné que je fais moi-même constamment l'expérience vivante de la Création !

Message du Gral d'Abd-ru-shin, Edition 1941